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Une semaine au Studio 88 : le stage d'observation de Maya

Photo du rédacteur: John VignyJohn Vigny

La semaine dernière, j’ai eu le plaisir d’accueillir Maya, une élève de troisième venue découvrir le métier de photographe lors de son stage d’observation. Au départ, j’avais quelques doutes : les journées au studio sont souvent imprévisibles et mon planning pour sa semaine de stage n'est pas encore défini au moment de la signature de la convention. Est-ce que j'allais avoir suffisamment d’activités à lui montrer ?


Très vite, j’ai réalisé que même une semaine ne suffirait pas pour lui faire découvrir toute la richesse – et la complexité – du métier.



Jour 1 : Photographe ? Pas si vite !


À son arrivée, après un rapide tour du studio, Maya a eu droit à une première immersion... dans le monde de la menuiserie ! J’étais en train de terminer la construction de trois cubes en bois pour mes séances photo (d’ailleurs, tu peux lire l’article sur ce projet ici : Atelier de bricolage). Pas forcément ce qu’elle imaginait en venant observer un photographe.


Pour éviter qu’elle ne s’ennuie trop en attendant, je lui ai proposé de feuilleter quelques ouvrages sur la photographie avant de la questionner. Une bonne interro-surprise histoire de faire une transition douce avec le collège. Nous avons échangé sur l’histoire de la photo, les styles d’images et les approches artistiques. Une bonne introduction, avant de passer à la suite.


Puis, enfin, un peu de photo ? Pas encore. Il fallait trier et retoucher les images d’une séance de la veille. Une tâche longue et minutieuse qui fait pourtant partie intégrante du métier. Maya a observé avec patience, découvrant que derrière chaque belle image se cache un travail précis pour proposer à mes clients des images de très haute qualité.


Jour 2 : Toujours pas de photo, mais...


Le lendemain, la photographie se faisait toujours attendre. Comptabilité, facturation, amélioration du site internet... Des aspects incontournables pour gérer un studio, même si cela ne fait pas forcément rêver. Désolé Maya, la photo va devoir encore attendre un peu.

Un client se présente : on sort enfin l’appareil pour… une photo d’identité. Une minute de prise de vue, retour à l’administratif.


Dans l’après-midi, j’ai pris le temps de lui montrer un traitement en version accéléré d’un reportage immobilier réalisé la semaine précédente. L’occasion de lui expliquer les spécificités de ce type de retouche, où chaque détail compte pour valoriser un bien.Nous avons pu aborder la photo de produit. J’ai installé un setup pour photographier une bouteille de vin, expliquant à Maya l’effet de chaque source lumineuse et l’importance des réglages. Après 20 minutes d’installation (et de mesures), nous avons réalisé… une (seule) photo. Puis 30 minutes de traitement pour peaufiner l’image. Un déclic pour elle (pas de mauvais jeu de mot de photographe - on est au dessus de ça, ou pas) : la photographie, ce n’est pas seulement appuyer sur un bouton, mais avant tout préparer, comprendre la lumière et soigner les détails.


Pour éviter la lassitude, je lui ai proposé une nouvelle mise en scène, cette fois avec des bouteilles de soda et des gélatines de couleur pour un effet plus dynamique. Même processus, même résultat : une heure pour un simple clic. J'exagère un peu le trait mais je suis convaincu que c'est ce que Maya a ressenti.



Jour 3 : L’exercice Harcourt et la magie de la lumière


Pour rendre les choses plus interactives, je lui ai posé une question : Connais-tu le style Harcourt ? Elle ne connaissait pas, alors je lui ai demandé d’analyser quelques images et d’en dégager les points communs. Après cette petite étude, nous avons décidé de recréer nous-mêmes une photo dans cet esprit. Beaucoup de temps de préparation, peu de prise de vue, mais au final, une vraie satisfaction en découvrant l’image obtenue.

J’en ai profité pour lui montrer un exercice passionnant : le mélange des couleurs additives avec des gélatines. Un moyen ludique et visuel de comprendre la lumière et ses interactions.


Dans tout ça, une tâche incontournable s’est glissée dans le programme : le ménage ! Une semaine de pluie, des clients qui entrent et sortent… Il fallait bien que le studio reste impeccable. Un aspect du métier auquel on ne pense pas forcément, mais qui est pourtant essentiel pour offrir un cadre professionnel et accueillant.


Jour 4 : Une immersion en extérieur


Nous sommes sortis du studio pour un projet particulier : une séance photo à l’institut Be Beautiful by Caroline pour promouvoir un soin destiné aux personnes atteintes d’un cancer ou en rémission. Un moment fort et hors du temps...


Après avoir décharger les cartes, je lui propose un dernier exercice de portrait avec des gélatines pour lui montrer l'impact de la lumière et des couleurs d'une même scène sur une photo couleur et une en noir et blanc.


J’avais aussi en tête de lui proposer une séance photo d’iris, un exercice fascinant qui permet de capturer des détails incroyables de l’œil humain, et également lui montrer mon approche commerciale en contactant de futurs mariés pour leur proposer mes services. Finalement, la gestion du quotidien a pris le dessus et nous n’avons pas eu le temps de nous y consacrer pleinement.. Malheureusement, le temps nous a manqué... Une prochaine fois, peut-être !


Jour 5 : Le grand bain du samedi


Le dernier jour du stage a été le plus intense.


Dès le matin, une séance famille a mis Maya face aux défis du portrait : gérer l’attention d’un enfant fatigué, trouver des astuces pour capter son regard et maintenir une ambiance détendue.


Une photo d’identité plus tard, une séance corporate improvisée est venue ajouter un peu de spontanéité à la journée. Puis, nouvelle séance famille avec la petite Emma, d’abord timide et réticente, puis totalement enthousiaste et prenant la pose avec une énergie débordante. Un bel exemple de la spontanéité des enfants en studio !



Bilan : Un stage, mille facettes du métier


À travers cette semaine, Maya a pu se rendre compte que le métier de photographe ne se limite pas à prendre des photos. En réalité, la prise de vue ne représente qu’environ 20 % de l’activité ! Le reste, c’est de la préparation, de la gestion, du contact humain, de la post-production...


Mais la semaine ne s’est pas arrêtée là pour moi. Le samedi soir, je devais encore installer un studio mobile pour réaliser des portraits cinéma hollywoodien lors du concert Nuances de Cinéma de Clémence et Jérémie Buirette (article à venir ici : Quand musique et cinéma s’invitent au Studio 88).


Encore une superbe expérience à raconter… Mais ce sera pour un prochain article !

 
 
 

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